Surpopulation de cerfs de Virginie au parc Michel-Chartrand : Longueuil en éliminera la moitié
En raison de la surpopulation de cerfs de Virginie au parc Michel-Chartrand, la Ville de Longueuil procédera ce mois-ci à une opération de contrôle de la population du cerf qui vise la capture et l’euthanasie immédiate d’une quinzaine de bêtes.
Cette pratique est une solution « éthique » et respecte les normes de bien-être animal. La Ville de Longueuil a obtenu toutes les autorisations nécessaires, dont un permis SEG du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs pour la capture des animaux sauvages à des fins de gestion de la faune, et un certificat de bons soins aux animaux émis par le comité d’éthique de l’utilisation des animaux.
Après l’euthanasie, les dépouilles seront envoyées vers une boucherie spécialisée en viande sauvage pour que la viande soit ensuite revalorisée et remise à des organismes du territoire d’aide alimentaire.
Actuellement, le nombre de cerfs de Virginie au parc Michel-Chartrand est deux fois plus élevé que le seuil recommandé par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs de 8 cerfs par kilomètre carré. En effet, l’inventaire de 2017 fait état de 31 cerfs, tandis que le nombre acceptable pour la densité du parc est de 15.
De plus, la surpopulation de cerfs dans ce milieu naturel urbain apporte de nombreux enjeux, notamment sur protection et la préservation du territoire. Effectivement, les plantations actuelles et futures sont compromises en raison du brout. La Ville a mis en place des exclos pour protéger certaines parties du parc. On remarque également une perte de biodiversité et une faible régénérescence du boisé. La densité actuelle met aussi à risque l’espèce elle-même.
La cohabitation avec les résidents du coin est tout autant impactée. Des plaintes sur des dommages aux propriétés adjacentes sont déposées à la Ville, le risque d’accidents de la route est important et les cerfs sont porteurs de maladies, ce qui pourrait nuire à la santé publique.
Cette intervention permettra de descendre la densité de la population du cerf à un seuil acceptable rapidement.
Pour un contrôle à long terme, la Ville de Longueuil prévoit intensifier la chasse au boisé du Tremblay dans l’objectif d’éliminer une quinzaine de cerfs par année pour éviter un nouvel épisode de surpopulation.
La Ville assure « ne pas souhaiter » remettre l’opération d’euthanasie dans les prochaines années. C’est d’ailleurs pourquoi la majorité des bêtes qui seront éliminées sont des femelles, afin de ralentir la reproduction de l’espèce.
D’autres options ont été proposées pour écarter l’euthanasie, notamment le déplacement des bêtes au boisé du Tremblay ou dans une autre région du Québec. Cette suggestion apporte son lot de complications et d’impacts. En effet, le transport des animaux demande l’endormissement des bêtes, ce qui leur provoque un stress intense qui tue la moitié de celles qui l’ont vécu. De plus, des maladies peuvent être amenées dans les nouveaux milieux de vie.
Finalement, l’option d’autoriser une chasse contrôlée au parc Michel-Chartrand comprend des enjeux de sécurité trop importants.
La Ville de Longueuil, appuyée par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, conclut que l’opération de capture et d’euthanasie est la solution qui « présente le moins d’inconvénients ». La capture des animaux se fera avec des cages adaptées, appâtées et surveillées en permanence, tandis que l’euthanasie sera effectuée à même les cages et par des vétérinaires pour réduire le stress des bêtes.