Travaux au Café centre d'art de Boucherville: l'argent de la Ville a financé un comptoir d'or et de diamants au Congo
(Photo: Ville de Boucherville) |
Des hommes d'affaires ont été reconnus coupables d'avoir détourné plus d'un million de dollars payés par la Ville de Boucherville pour rénover le Café centre d'art, sommes qui ont entre autres servi au financement d'un comptoir d'or et de diamants au Congo.
Les deux accusés condamnés lundi dans cette affaire qui remonte à 2014 sont Patrick Alain et Franck Bubara Kataka. L'entreprise de M. Alain, TRM Québec, avait obtenu le contrat lors d'un appel d'offres visant à ce que soient réalisés les travaux de finition intérieure du Café centre d'art. La compagnie a obtenu le contrat d'une valeur de près de 3,4M$, somme qui devait être versée en plusieurs tranches par Boucherville à l'entreprise afin qu'elle paie les sous-traitants qui réaliseraient les différentes étapes des travaux.
Or, 2 002 878$ ont été envoyés à TRM sur une période de huit mois, mais ces sommes n'ont pas été transférées aux sous-traitants: elles ont été envoyées dans des comptes en banque divers. Boucherville s'était toutefois assurée que l'entreprise soit cautionnée pour être certaine d'avoir un recours dans l'éventualité où l’entrepreneur ne payait pas ses sous-traitants. Il s'est cependant avéré que la société Sûreté de l'Ouest du Canada, gérée par Franck Bubara Katata, était une fausse caution et qu'elle n'avait pas les moyens de garantir la soumission.
Transferts au Congo
Ainsi, grâce à ce stratagème imaginé par Patrick Alain, plus de 350 000$ ont été utilisés au Congo afin de diversifier le portefeuille d'investissement de ce dernier, qui voulait investir dans le secteur de l'or et des diamants. Le coaccusé dans cette affaire, Franck Bubara Katata, avait pour sa part accepté de participer à cette opération frauduleuse puisqu'elle permettait un investissement minier dans son pays natal.
Deux autres personnes gestionnaires chez TRM - Jacques Lavoie et son fils William Lavoie - ont également été impliquées dans cette histoire de fraude. Ils ont reconnu leur culpabilité et le père a été condamné à deux ans moins un jour de prison, tandis que son fils a obtenu une absolution conditionnelle.