Anne-France Goldwater réagit à la mort du cerf de Virginie abattu par 13 balles
(Photo: archives TVRS) |
Me Anne-France Goldwater a réagi à la vidéo du cerf abattu par 13 balles par un policier du Service de police de l'agglomération de Longueuil (SPAL) le 19 février dernier.
Dans une lettre rendue publique, l'avocate, qui représente Sauvetage Animal Rescue dans un litige contre la Ville de Longueuil en lien avec la gestion du cheptel de cerfs de Virginie du parc Michel-Chartrand, indique que les images tournées par une citoyenne démontrent « l'ampleur de l'inconsidération de nos gouvernements pour le bien-être des cerfs du Parc Michel-Chartrand et de ses environs. » De l'avis de l'avocate et de ses clients, « iI semble difficile de croire que cette scène se déroule au Québec en 2023. Ces vidéos s’apparentent plus à une bande-annonce d'un film Western des années 60 qu’à une intervention policière dans une banlieue métropolitaine québécoise au 21e siècle. »
L'avocate ajoute qu'elle est «sans mot pour qualifier cette intervention », avant d'indiquer considérer que « le policier ne respecte aucune mesure raisonnable de sécurité en tirant à vue plus d'une quinzaine de balles à quelques mètres à peine des résidences environnantes. Nous doutons que cette manière d’intervenir soit prévue dans les protocoles que doivent certainement suivre les policiers de la Ville. »
La voie judiciaire : plus la solution
Selon l'avocate, cette situation a permis de réaliser que la voie empruntée pour faire empêcher l'abattage d'une partie du cheptel du parc Michel-Chartrand - la voie des tribunaux- n'est plus suffisante. « Aujourd’hui, nous réalisons que la voie judiciaire seule n’est pas la solution. Nous réalisons qu’une prise de conscience populaire est impérative pour que vos clients se mettent enfin à agir raisonnablement. À I’heure des changements climatiques, où I’humanité s’aperçoit de la nocivité de sa présence sur la biodiversité, nous ne pouvons pas concevoir que nos gouvernements continuent de préconiser des méthodes de gestion de la faune aussi barbares que celle apparaissant dans ces vidéos. »
Me Goldwater espère également que des mesures seront mises en place afin d'éviter qu'une telle situation se reproduise. «Si la quantité de sang qui s’accumule sur leurs mains ne les encourage pas à agir, peut-être que la réaction des citoyens et citoyennes aura sur eux I’effet escompté. »
Rappel des faits
Des agents du Service de police de l'agglomération de Longueuil (SPAL) ont tenté d'abattre un cerf de Virginie avec une arme à feu pour abréger ses souffrances, opération qui a nécessité 13 coups de feu et qui est décriée par plusieurs citoyens.
Le tout s'est déroulé dans la cour arrière d'une résidence du secteur des Buses, tout près du parc Michel-Chartrand, à Longueuil. Selon l'agent relationniste du SPAL François Boucher, les autorités ont été contactées le 19 février dernier, vers 11h00, afin d'intervenir chez une résidante chez qui un cerf ayant les pattes fracturées s'était rendu. Une fois sur place, les policiers ont contacté leur superviseur, qui s'est chargé de joindre le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP). Cette démarche visait à identifier la marche à suivre dans ce cas précis pour intervenir. Finalement, le ministère a indiqué que les policiers avaient l'autorisation d'abattre l'animal, opération qui se fait normalement à l'aide d'un seul coup de feu, mais qui ne s'est pas déroulée comme prévu.