Boisé des Hirondelles : Saint-Bruno s’expose à des poursuites, croit l’opposition
Le parti de l’opposition à Saint-Bruno, l’Alliance municipale, croit que la Ville s’expose à de coûteuses poursuites après l’adoption, hier, de deux résolutions limitant la coupe d’arbres, notamment dans le boisé des Hirondelles.
Selon Thérèse Hudon, conseillère de l’opposition, le coût d’une compensation octroyée au promoteur ou le rachat du boisé «ne respecte pas la capacité de payer des Montarvillois».
«On doit se poser la question : le boisé des Hirondelles est-il aussi unique qu’on le prétend?, a-t-elle questionné lors d’une rencontre médiatique qui précédait la séance du conseil de Ville.
«Selon moi, rien ne nous permet de croire qu’on y retrouve une espèce qu’on ne retrouverait pas au parc du Mont-Saint-Bruno. En tout cas, on ne nous en a pas fait la preuve.»
De son côté, le maire de Saint-Bruno, Martin Murray, ne met pas en doute une seconde le caractère unique de ce boisé.
«On nous reproche que ce boisé est à documenter, mais on a six pouces d’épais de documents qui prouvent que c’est une zone à protéger», a expliqué le maire dans les premières minutes de la séance du conseil.
20 millions $ ?
La somme de 20 millions $ en compensation financière au promoteur immobilier circule parmi les citoyens, et c’est d’ailleurs le montant qu’un d’entre eux a avancé en s’amenant au micro lors de la période de questions.
En réponse, M. Murray n’a toutefois pas voulu s’avancer sur le coût relié à la protection du boisé, soit par le rachat des terres, soit en raison d’une indemnité au promoteur.
Il s’est contenté de dire qu’en raison de la protection du boisé, 200 000 $ en taxes foncières ne seraient pas perçus par la Ville chaque année.
Selon la conseillère Thérèse Hudon, il y a d’autres façons de protéger le boisé que de devoir sacrifier une telle somme.
Elle croit qu’il est possible d’organiser des tables de concertation avec des citoyens, des militants, des élus et des promoteurs pour en venir à des solutions qui respectent l’environnement et le droit des propriétaires.
«Mais M. Murray est entêté à ne rien construire à cet endroit», croit Mme Hudon.
L’agglomération se fait prudente
De son côté, Longueuil a indiqué qu’il était trop tôt pour se prononcer sur la pertinence et la teneur des règlements adoptés hier par Saint-Bruno concernant la protection du boisé des Hirondelles.
L’agglomération se fait donc prudente quant à l’impact que pourrait avoir l’adoption de ces résolutions sur le statut du boisé des Hirondelles dans le schéma d’aménagement.
Peut-être un signe d’ouverture, la mairesse de Longueuil, Caroline St-Hilaire, a indiqué hier sur Twitter que l’agglomération avait l’intention d’offrir «tout le soutien et le temps nécessaires dont Saint-Bruno a besoin pour statuer de façon durable sur la protection du secteur».
Rappelons que la version définitive du schéma d’aménagement et d’urbanisme de Longueuil pourrait être adoptée dès jeudi.