Les organismes communautaires sont en colère
Les organismes communautaires de la Montérégie devant le cabinet du ministre Lionel Carmant. / IMAGE : TVRS |
Ce lundi 21 février, des dizaines d’organismes communautaires de la Montérégie ont manifesté devant le bureau du ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, à Longueuil, pour lui livrer un message sous forme de centaines de cartes postales remises à son cabinet.
Pour une deuxième fois en moins de six mois, les 4 000 organismes communautaires autonomes de tout le Québec manifestent pour réclamer plus de financement, plus d’autonomie et plus de justice sociale. Les organismes de la Montérégie ont, pour leur part, manifesté devant le bureau du ministre Christian Dubé en octobre dernier, pour les mêmes revendications.
Plus précisément, les organismes communautaires demandent du financement à la mission de 460 M$ supplémentaires par année, l’indexation des subventions à la mission, un plus grand respect de leur autonomie, et plus de justice sociale, notamment par un réinvestissement majeur dans les organismes communautaires, les services publics et les programmes sociaux.
« Les organismes communautaires sont à bout de souffle, exprime Martin Boire, directeur général de la Corporation de développement communautaire de l’agglomération de Longueuil (CDC AL). Ils portent le filet social depuis des années, mais le sous-financement chronique fait en sorte qu’aujourd’hui, ils sont nombreux à tomber au combat, alors que la population n’a jamais eu autant besoin de service qu’actuellement. C’est important que le gouvernement investisse massivement dans le communautaire pour qu’on puisse continuer de jouer notre rôle. »
Ce que les organismes communautaires souhaitent éviter, c’est de recevoir des montants déterminés par projet, qui ont un terme. « Ce n’est pas vrai qu’après un projet de trois ans, il n’y a plus de problèmes sociaux, souligne Sophie Tétrault-Martel, organisatrice communautaire au Centre des femmes de Longueuil. On veut pouvoir recruter des employés pour leur proposer des postes permanents, et non pas des contrats. Et si on veut attirer de nouvelles personnes à venir travailler dans le milieu communautaire, il faut pouvoir leur offrir des conditions descentes, ce qui est impossible sans financement récurrent. »
Du 21 au 24 février, les organismes communautaires autonomes de partout à travers le Québec participent à une vague massive de quatre jours d’actions, de grèves et de fermetures dans le cadre de la campagne Engagez-vous pour le communautaire initiée par la CDC AL. Les manifestants tentent de se faire entendre avant la mise à jour du budget afin d’obtenir le financement nécessaire pour poursuivre leur mission.
Actuellement, les plus grandes difficultés du milieu communautaire sont les mauvaises conditions de travail, la pénurie de main-d’œuvre, les enjeux de recrutement, et l’accentuation de différents enjeux en raison de la pandémie.
« La pandémie est venue accentuer la crise du logement, les problèmes de santé mentale, les violences faites aux femmes, etc. On ressent encore en plus de besoins sur le terrain, mais on peine à trouver des personnes qui peuvent aider la population », se désole Sophie Tétrault-Martel.
En raison de la forte demande de l’aide communautaire, plusieurs organismes sont obligés de refuser des personnes en détresse. « On est en train d’abandonner les personnes les plus vulnérables de notre société, et je crois que nous avons une responsabilité collective de leur venir en aide », conclut Martin Boire.
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