Les organismes communautaires veulent plus de financement et de reconnaissance
Lundi 25 octobre, les organismes communautaires se sont mobilisés à travers la province pour réclamer au gouvernement du Québec plus de financement, plus de reconnaissance et plus de justice sociale.
Sur la Rive-Sud, de nombreux organismes communautaires du territoire se sont rassemblés devant le cabinet du ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, à La Prairie.
Des représentants de la Halte du coin, du Centre des femmes de Longueuil, de L’Antre-Temps, du Carrefour le Moutier, de la Maison La Virevolte, de centres d’action bénévole de plusieurs villes, et plusieurs autres, étaient présents pour rappeler la nécessité de leurs actions auprès de la collectivité.
Le directeur général de la Corporation de développement communautaire de l’agglomération de Longueuil (CDC AL), Martin Boire, était lui-même sur place pour mentionner ses inquiétudes sur l’avenir du milieu communautaire si rien n’est fait : « Pour moi, c’est clair, le milieu communautaire est en crise. La pénurie de main-d’œuvre dont on parle depuis des mois nous touche de plein fouet, ce qui veut dire que certaines organisations doivent réduire leurs services. Je me demande vraiment de ce qui va rester du tissu communautaire dans 10 ans, si rien n’est fait. »
Les travailleurs communautaires exigent donc un rehaussement significatif du financement du milieu communautaire pour qu’ils puissent poursuivre leur rôle auprès des populations vulnérables.
Plus précisément, ils mentionnent trois revendications, et ce, depuis 2016, notamment l’augmentation et l’indexation du financement à la mission des organismes communautaires de 460 M$ à l’échelle du Québec.
Ils réclament aussi davantage de justice sociale pour mieux soutenir les populations vulnérables, et un plus grand respect de l’autonomie des organisations communautaires.
« On demande un respect de nos pratiques, de nos façons de faire, de nos savoir-faire, de notre implication dans la communauté, déclare Virginie Bernier, coordonnatrice de la Corporation de développement communautaire (CDC) Roussillon. Ce respect passe par la politique d’action communautaire autonome qu’on attend depuis déjà trop longtemps. »
Fatigue collective
Pour sa part, le directeur général du refuge pour personnes itinérantes longueuillois La Halte du coin, Nicholas Gildersleeve, remarque « une fatigue collective » au sein des travailleurs communautaires.
« Nous sommes rendus à un point critique en ce qui concerne notre santé physique et notre santé mentale, on est fatigué, exprime-t-il. Quand on parle de financement à la mission globale, on parle de meilleures conditions pour tous les professionnels du communautaire qui travaillent d’arrache-pied, y compris dans les tempêtes, comme celle que l’on traverse en ce moment avec la pandémie. Tout ce qu’on veut, c’est être reconnu à notre juste valeur, au même titre que les travailleurs essentiels. »
En effet, le milieu communautaire est essentiel pour de nombreux groupes de personnes vulnérables, tels que les aînés, les personnes handicapées, les femmes victimes de violence conjugale, les personnes issues de la communauté LGBTQ+, les personnes souffrant d’un problème de santé mentale, les personnes itinérantes, et toutes les autres.