Une lettre des défenseurs des cerfs de Longueuil au ministre de l'Environnement
(Photo: TVRS) |
Les défenseurs des cerfs de Virginie de Longueuil ont envoyé une lettre ouverte au ministre de l'Environnement du Québec, Benoît Charrette, pour tenter de le sensibiliser à ce que la Ville de Longueuil nourrisse les bêtes de son cheptel en attendant le dénouement du procès en Cour d'Appel du Québec.
Pour les défenseurs des cerfs, qui ont choisi de s'organiser afin de leur donner de la nourriture depuis deux hivers, la stratégie qui devrait être mise de l'avant par la Ville est « la stérilisation combinée au fait de les nourrir. Puis d’attendre leur mort naturelle et faire ainsi diminuer le cheptel, sans massacre à l’arbalète. Notre but n’a jamais été de les nourrir pour que le cheptel grossisse, mais de les nourrir en attendant l’issue du procès. »
En nourrissant les cerfs du cheptel du parc Michel-Chartrand, les citoyens estiment qu'ils ont permis de réduire les risques d'accidents routiers créés par le manque de nourriture. « On les nourrissait dans le parc pour qu’ils ne traversent pas justement, et ça fonctionnait bien. On devrait nous féliciter d’ailleurs pour nos actions, qui ont empêché, à coup sûr, des accidents routiers. La Ville de Longueuil a nourri les cerfs pendant 20 ans pour les mêmes raisons que les nôtres d’ailleurs. »
Situation d'« abandon »
Ils ajoutent également que de fournir la nourriture aux bêtes faisait en sorte de gérer « une situation laissée à l’abandon par l’administration actuelle de Longueuil qui semble aimer mieux voir les cerfs du parc [Michel-Chartrand] crever de faim, traverser les boulevards et causer des accidents que de les nourrir et les stériliser. »
Parmi les autres aspects abordés dans la lettre ouverte, on compte l'attitude du maire de Boucherville et de la mairesse de Montréal en lien avec la situation des cerfs sur leurs territoires, que les défenseurs voient d'un bon oeil. « Monsieur Jean Martel, l’excellent maire de Boucherville, s’est dit très ouvert à la stérilisation d’ailleurs (combinée ou non avec la relocalisation) avec une ouverture et une écoute que nous aimerions tant avoir ici. Madame Valérie Plante aussi est contre l’abattage des cerfs en milieu urbain. »
Interdiction de nourrir les cerfs
Selon le ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, cette mesure vise à limiter les effets négatifs que peut avoir cette pratique sur les cerfs. Il est notamment indiqué que plusieurs problèmes peuvent survenir lorsqu'ils sont nourris de manière artificielle. « Déséquilibre énergétique lorsque le cerf dépense plus d’énergie à digérer sa nourriture que ce qu’il en retire, diarrhées, ballonnements et ruménites, soit une inflammation du rumen (panse) qui peut provoquer une mort rapide. »
En plus de créer des risques de mortalité chez le cerf, Québec mentionne que de les nourrir ajoute des conséquences négatives comme leur rétention dans des milieux qui ne sont pas favorables à leur survie, la dégradation de leur habitat, des dommages aux propriétés privées ou encore de l'attirance vers les milieux regroupant un grand nombre de cerfs pour des prédateurs comme les coyotes, qui finissent parfois par se retrouver dans des milieux habités.