Un financement de 280 000 $ pour l'OBNL La Traversée
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Photo : La Traversée |
L'organisme lambertois La Traversée, qui vient en aide aux victimes de violence sexuelle en Montérégie, pourra former une dizaine de thérapeutes à l'EMDR, une approche d'intervention peu utilisée au Québec, grâce à un financement de 280 000 $ du Mouvement Desjardins.
Ce financement, qui s'étalera sur une période de six ans, représente un montant considérable, selon Christine Vilcocq, directrice générale de La Traversée. Elle ajoute que l'OBNL devrait être en mesure, d'ici 2027 d'utiliser l'EMDR auprès de 50 % de sa clientèle, qu’il s’agisse d’enfants, d’adolescents ou d’adultes. Elle accompagne présentement 30% de sa clientèle en utilisant ce « traitement de pointe ».
L’EMDR, de son nom complet « Eye Movement Desensitization and Reprocessing » ou « Désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires », est une « approche psychothérapeutique reconnue par l’Ordre des psychologues du Québec et préconisée par l’Organisation mondiale de la Santé pour son efficacité dans le traitement des traumatismes », indique La Traversée, qui ajoute qu'elle est adaptée tant aux enfants, qu’aux adolescents et aux adultes. « Le protocole EMDR repose sur l’utilisation de stimulations bilatérales visant à retraiter les souvenirs traumatiques et à en atténuer l’impact émotionnel », poursuit l'organisme.
Selon Mme Vilcocq, cette méthode est difficile d'accès, car elle est principalement utilisée dans des cliniques privées, d'où l'importance de la démocratiser au public. La Traversée est d'ailleurs le premier OBNL québécois à l'offrir gratuitement à sa clientèle.
Rappelons que La Traversée vient en aide à environ 300 victimes de violence sexuelle annuellement. Au Canada, une femme sur trois sera victime d'agression sexuelle dans sa vie, et un homme sur six en sera également victime avant ses 18 ans. Si on tient compte de ces chiffres, 1,2 M de Québécois subiront de la violence sexuelle dans leur vie. « En Montérégie, par rapport à la population des hommes et des femmes, c'est à peu près 380 000 personnes » qui seront donc victimes, explique Mme Vilcocq, qui précise que c'est environ 30% d'entre eux, « enfants et adultes, qui seront confrontés à des difficultés sévères en lien avec l'agression sexuelle » qu'ils ont subi.