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Valorisation de matières dangereuses résiduelles à Contrecoeur : le BAPE n'approuve pas le projet

Lundi 10 février 2025 14:00 Édouard Desroches
Les nouveaux équipements de valorisation de matières dangereuses seraient ajoutées à l'usine de Triumvirate, à Contrecoeur.

Dans son rapport d'enquête, le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) indique que le projet d'expansion de l'usine de Triumvirate Environmental à Contrecoeur « s’apparente davantage à de l’élimination qu’à de la valorisation de MDR (matières dangereuses résiduelles) ».

Le BAPE n'est donc pas favorable au projet, en affirmant « qu'il présente trop d’inconvénients pour le Québec par rapport aux avantages qu’il pourrait lui procurer ». Dans son rapport, il constate notamment que l'élargissement des activités de l'usine, située sur la montée de la Pomme d'or, à Contrecoeur, « entraînerait des émissions des gaz à effet de serre (GES) qui s’ajouteraient au bilan du Québec et l’enfouissement de près de 3 000 tonnes de noir de carbone dans un LET (lieu d'enfouissement technique) chaque année ».

L'usine de Triumvirate se spécialise dans l'enfouissement, le tri et la gestion des déchets et des matières dangereuses. Selon le BAPE, Triumvirate « désire ajouter à ses installations actuelles un procédé de traitement comprenant une unité de désorption thermique anaérobie qui permettrait de récupérer les substances organiques contenues dans les MDR en vue de les valoriser ». La désorption thermique anaérobie permet, après plusieurs étapes de traitement, de récupérer des substances organiques liquides qui peuvent être utilisées comme combustibles. Cette méthode de traitement n'est pas encore présente au Québec, donc les modifications d'usine proposées par Triumvirate seraient une première pour la province. Avec l'ajout de ce procédé à ses méthodes de traitement, la compagnie croit que son taux de valorisation des MDR passerait de 70 % à 75 %.

Cela dit, bien que le BAPE « considère que la désorption thermique anaérobie est une avenue prometteuse qui pourrait être mise à profit au Québec », il ne croit pas que le projet l'entreprise présente des « conditions favorables permettant des retombées positives pour la province ». En effet, le rapport souligne que « l'initiateur n’a pas démontré que son projet répondrait à la demande de traitement de MDR organiques des établissements québécois,
à l’échelle de la capacité de traitement de son procédé ».

D'autres facteurs gênent également la commission, qui indique que « le taux de valorisation global des activités de traitement de l'usine [...] diminuerait à un tiers de la masse des MDR reçues, comparativement à un taux actuel moyen de 70 % », et que 90 % des MDR qui seraient traitées par Triumvirate à Contrecœur proviendrait de son centre d’élimination de Lowell au Massachusetts », lui laissant croire que « le Québec subirait tous les inconvénients du traitement de MDR provenant majoritairement des États-Unis, sans bénéficier des avantages potentiels que cette technologie pourrait lui apporter ».

Rappelons que cette enquête découle d'un processus de consultation publique, issu d'une demande faite par la Ville de Contrecoeur en juin dernier. La municipalité et ses citoyens se souciaient des risques d'émission de fumée dans l'air ainsi que les risques d'incendies que le projet présente, et on demandait de plus amples détails sur l'entreposage des matériaux traités, la proximité de l'usine avec le secteur résidentiel et naturels de la ville, la disposition des résidus ultimes traités, etc.

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